Sous couvert de modernisation des moyens de paiements en France, le gouvernement et les banques travaillent à faire disparaitre le chèque au profit de la carte bancaire et d’autres moyens de paiements électroniques.
Créé en 1742 en Angleterre, le chèque fait sa première apparition en France en 1826 sous le nom de “mandats blancs” émis par la Banque de France.
Mode de paiement préféré des français pendant de nombreuses décennies, l’utilisation du chèque est en baisse constante: -20% entre 2006 et 2010.
En 2013, le chèque représentait encore 13,58% des moyens de paiement hors espèces en France (15.53% en 2012)
Deux raison essentielles pour expliquer ce déclin:
– La promotion (acharnée) des banques pour l’utilisation de moyens de paiements électroniques: carte bancaire, prélèvements, …
– Une opposition de plus en plus forte des commerçants à l’utilisation des chèques. Il n’est pas rare de voir des commerçants refuser le paiement par chèque, ou en limiter l’utilisation aux personnes habitant le département … quand ce n’est pas les communes voisines.
L’utilisation d’un chéquier étant généralement gratuit en France, les banques souhaitent la disparition de ce mode de paiement qu’elles jugent non rentable au vu des frais imposés: impression des chéquiers, envoi des chéquiers, et surtout traitement des chèques remis à l’encaissement.
En 2010, on estimait que le coût de traitement d’un chèque pour un établissement bancaire représentait entre 0.15 et 0.40 €.
C’est la carte bancaire qui a le plus profité de cette évolution, puisqu’elle représentait en 2013 presque 50% des paiements hors espèces en France.
L’administration suit le mouvement en favorisant les modes de paiement électroniques, quand elle n’interdit pas tout simplement le paiement par chèque (service des impots pour les entreprises, et à terme aussi pour les particuliers).
Mais ne risque-on pas de défavoriser une partie de la population en supprimant les chèques ?
Environ 20% des français utilisent régulièrement le chèque, dont une grande partie sont des personnes agées.
Peut-on sérieusement envisager d’imposer à ces personnes agées de payer leurs achats par carte bleue ou par smartphone, de devenir des virtuoses d’internet pour déclarer et payer leurs impots ?
Avec tous les changement dans la vie de tous les jours liés à des évolutions technologiques, peut-on continuer à marginaliser une partie de la population au nom de la “modernité” ?